Parcours « Parentalité et écrans »

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La Mutualité Française Île-de-France et ses partenaires accompagnent les familles sur la question de l’usage des écrans et encouragent les bonnes pratiques à travers le parcours « parentalité et écrans ».

La parentalité et les écrans

Les écrans entrent dans la vie des enfants de plus en plus précocement. Encore perçus comme une nouveauté par les couches les plus âgées de la population, ils n’apparaissent pas comme une technologie originale aux yeux des plus jeunes. Existants avant leur naissance, ils font tout simplement partie de leur monde familier.

Cependant, cette familiarité jointe à une apparente simplicité d’emploi, ne doit pas faire oublier la nécessité d’un apprentissage du numérique, indispensable pour exploiter au mieux les potentialités des écrans et en acquérir une maîtrise raisonnée.

En effet, du fait de leur grande diversité et de la multiplicité de leurs usages, les écrans peuvent tout autant accompagner le bien-être et le développement cognitif et social, que perturber la bonne santé, voire générer ou aggraver des risques pathologiques.

Les parents ont un rôle important à jouer dans cet apprentissage, alors qu’ils sont souvent eux-mêmes désemparés face à ces nouveaux savoirs. Entre la multiplication des supports, des chaînes spécialisées pour enfants et des applications pédagogiques, pas toujours facile pour eux de trouver une juste limite…
Faut-il interdire ou limiter les écrans ? lesquels ? comment ?

Sur la base de ce constat, la Mutualité Française Île-de-France et plusieurs mutuelles partenaires (*) expérimentent en 2016 un parcours d’actions intitulé « Parentalité et écrans« , destiné à sensibiliser et accompagner les familles vers un usage  » adapté  » des écrans.
Ainsi, cinq ateliers réunissant parents et enfants ont lieu d’octobre à décembre 2016 dans la ville de Fontenay-sous-Bois, partenaire du projet.

Ces ateliers ont été conçus comme une invitation pour les familles à découvrir ce que les écrans peuvent apporter de positif, à partir du moment où leur usage est accompagné et où l’autorégulation est encouragée.

La place des écrans au sein de la famille

Les foyers sont dorénavant équipés de bien plus d’un écran par personne. Dans une maison avec des enfants, on trouve ainsi une dizaine d’écrans disponibles, et 73% des enfants possèdent leur propre écran.
Cependant, si tous les enfants, quel que soit leur milieu, ont aujourd’hui un ordinateur à la maison (99% des élèves de 15 ans en France), tous ne bénéficient pas du même accompagnement parental.

Les écrans offrent de nombreux atouts

Les écrans ont de nombreux avantages, que ce soit pour les parents et pour les enfants. Chez les jeunes enfants, les écrans interactifs peuvent encourager la résolution intuitive des tâches et mettent à contribution la capacité d’anticipation et le retour d’expérience.
En grandissant, l’apprentissage d’autres compétences peut être stimulé, comme la capacité de concentration, d’innovation, de décision rapide et de résolution collective des problèmes et des tâches.
Chez les plus grands, les jeux en réseau peuvent développer l’aptitude à travailler en équipe, la curiosité vis-à-vis des autres et renforcer les compétences sociales. En outre, chez l’adolescent, un « bon » usage des écrans peut améliorer le contrôle des émotions et la capacité à contrôler ses pensées, actions et prises de décisions.
Cependant, une utilisation trop fréquente et non adaptée des écrans peut nuire à la santé.

Trop de temps d’écran nuit au développement et à la croissance

Selon une étude Ipsos menée en France en 2015, les enfants âgés de 4 à 14 ans passent en moyenne 3 heures par jour devant les écrans. Cette durée varie selon la tranche d’âge et les enfants de 4 à 6 ans y passent 2h22 par jour en moyenne, ce qui est jugé trop important et peut nuire à leur équilibre et leur santé.

Selon les experts, une exposition du jeune enfant aux écrans non interactifs (télévision et DVD) de plus de 2 heures par jour peut avoir des effets négatifs : prise de poids, retard de langage, déficit d’attention et risque d’adopter une attitude passive face au monde.
Ces conséquences problématiques peuvent perdurer bien au-delà des premières années et se traduire notamment par des performances scolaires amoindries.
Pour les préadolescents, cela se traduirait par un risque accru de développer des maladies chroniques précoces comme le diabète de type 2, les maladies du cœur, ainsi que des troubles du sommeil et des troubles de la vision à l’adolescence.
L’apparition de somnolences et de difficultés de concentration, ainsi qu’une baisse des résultats scolaires doivent alerter les parents sur les usages nocturnes excessifs.

Selon le baromètre de l’Association nationale pour l’amélioration de la vue, 25% des jeunes de 16 à 24 ans sont myopes, notamment en raison de la hausse du temps passé à l’intérieur et devant les écrans (8h par jour en moyenne pour cette tranche d’âge). Tout ceci conduit à préconiser l’autorégulation des conduites, et la pratique du dialogue parents-enfants.

L’éducation progressive aux écrans : encourager les bonnes pratiques

Dans un avis intitulé « L’enfant et les écrans« , l’Académie des sciences invite les parents à responsabiliser très tôt leurs enfants et recommande de favoriser l’alternance entre médias numériques et non numériques, surtout chez le jeune enfant.
On peut considérer que les écrans n’ont pas d’effet délétère sur la mémoire et l’apprentissage dans la mesure où leurs usages sont encadrés suivant les âges et si on s’en sert avec modération.

Une éducation progressive adaptée à chaque âge est donc indispensable dès le plus jeune âge pour préparer les enfants à bien gérer leur rapport au monde numérique. Cette capacité d’autorégulation leur restera aussi précieuse à l’âge adulte.

Accompagner les familles : parcours « Parentalité et écrans »

A travers le parcours « Parentalité et écrans », la Mutualité française Île-de-France et ses partenaires(*) accompagnent les familles vers une prise de conscience de la place et de l’usage des écrans dans leur quotidien, en faisant le lien avec la santé et notamment les questions du sommeil et de l’alimentation.
Parents et enfants de 3 à 12 ans sont réunis à l’occasion de cinq ateliers afin d’initier un échange au sein des familles sur les richesses et les limites des écrans, et de les outiller pour une régulation de leur consommation d’écrans au quotidien.

Le 1er octobre, une balade au Bois de Vincennes a été l’occasion de découvrir comment utiliser « autrement » les écrans tout en explorant la nature proche de chez soi.
Le 19 novembre, la confection et la dégustation d’un repas en famille permettra d’aborder le lien entre écrans, alimentation et santé.
Le 3 décembre, il s’agira encore de renforcer les échanges entre parents et enfants et de développer des stratégies autour du « bon » usage des écrans, à travers une animation autour des jeux vidéo , le 8 décembre un groupe d’échanges pour les parents sur le sommeil des adolescents, et enfin le 10 décembre un atelier ludique pour partir à la découverte du sommeil avec les plus petits.

Les familles peuvent participer à un ou plusieurs ateliers.

(*) Mutuelles partenaires : MATMUT Mutualité, MGEFI, MGEN, UMC, MNFCT, Mutuelle Familiale, Mutuelle du personnel d’IBM, Mutuelle Entrain