Revue de presse Mutualité Française 2019
Le dernier rapport de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France souligne notamment que les départs à la retraite des médecins nuisent à l’accès aux soins des Franciliens.
Il y a « des chiffres qui font mal », pour reprendre l’expression utilisée par Le Parisien ce matin. Dans cinq ans, 10 000 médecins libéraux d’Île-de-France, dont 6 000 à Paris, seront en âge de partir à la retraite, soit la moitié des effectifs actuels. De fait, redoute le quotidien, « le désert médical, déjà bien intense dans toute la région, pourrait alors s’assécher encore plus ».
Cette donnée, comme beaucoup d’autres, émane du dernier rapport de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France. Son directeur général, Aurélien Rousseau, les détaille dans un entretien accordé au journal. Actuellement, reconnaît-il, l’accès à un médecin traitant n’est pas satisfaisant pour « les trois quarts de la population » de l’Île-de-France. Si les causes de cette difficulté d’accès aux soins sont multiples, la démographie médicale en est une inquiétante.
En Seine-et-Marne, explique-t-il par exemple, « plus de la moitié des médecins ont plus de 60 ans, et celui qui part à la retraite ne trouve pas de remplaçant ».
« Dans les territoires plus urbains, dans les quartiers, le problème est différent, ajoute Aurélien Rousseau. On ne trouve pas de jeunes qui veulent s’installer, pas forcément à cause de l’environnement mais aussi et surtout à cause du prix de l’immobilier. » En effet, les praticiens en début de carrière n’ont souvent pas les moyens d’investir dans les cabinets de leurs confrères retraités.
Conséquence de cette situation, observe par ailleurs dans Le Parisien, Bruno Silberman, radiologue et président de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) :
« Quand un généraliste part, plus de mille patients se retrouvent sans praticien. »
Afin de limiter les dégâts, l’ARS et l’URPS ont mis en place un soutien financier visant à encourager la création de cabinets médicaux regroupant plusieurs praticiens. Depuis 2017, 70 projets de cette sorte regroupant 300 praticiens ont été cofinancés à hauteur de 11 millions d’euros. On en trouve notamment dans les IXe, XIe, XIIIe, XIVe et XIXe arrondissements de la capitale. « Un coup de pouce, déplore le quotidien, qui ne sera sans doute pas suffisant au regard de la gravité de la situation. »